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Asthme et problèmes respiratoires (emphysème)

Article rédigé par Maud Chatel – Rehactiv’Equine

Qu’est-ce que l’asthme équin ?

L’asthme équin, anciennement appelé emphysème, désigne aujourd’hui un trouble inflammatoire chronique des voies respiratoires basses du cheval. Le terme emphysème n’est plus utilisé, car on sait désormais qu’il ne s’agit pas d’une destruction du tissu pulmonaire, mais bien d’une inflammation réversible pouvant évoluer selon différents stades : léger, modéré ou sévère. Cette inflammation entraîne une production excessive de mucus et un rétrécissement des voies respiratoires, ce qui gêne le passage de l’air et complique la respiration. Un cheval atteint d’asthme peut alors mettre plus de temps à récupérer, son cœur travaille davantage à l’effort, et il peut tousser ou présenter des écoulements nasaux.

Chiffres utiles

  • 68 à 77 % des chevaux de loisir présentent un asthme modéré.
  • 38 % des chevaux avec asthme sévère ne toussent pas.

L’absence de toux n’exclut donc pas l’asthme.

Que faire si vous suspectez de l’asthme ?

Si votre cheval tousse régulièrement ou récupère difficilement après une séance, prenez contact avec votre vétérinaire. Analysez l’environnement pour limiter les allergènes (poussière, fourrage, litière…). Les signes n’apparaissent qu’au-delà d’un certain seuil d’inflammation : avec l’âge, un cheval peut sembler déclencher l’asthme « d’un coup ».

Chez le senior, la production de vitamine C diminue : elle participe à la lutte contre les allergènes, les radicaux libres et l’inflammation trachéo-pulmonaire. Surveillez les écoulements nasaux : jaunâtres = plutôt infection ; blanchâtres = plutôt asthme/allergies.

Diagnostic

L’asthme peut passer inaperçu pendant des mois. Même sévère, il est non détectable à l’auscultation dans environ 50 % des cas (l’épaisseur des tissus limite l’écoute). En cas de doute, poursuivez les examens.

Endoscopie pulmonaire + lavage broncho-alvéolaire (BAL)

Actuellement, c’est l’approche de référence pour déceler l’asthme et en préciser le stade. Un endoscope souple est introduit par les naseaux jusqu’aux bronches pour observer. Une petite quantité de solution stérile est injectée puis aspirée : l’analyse des cellules et sécrétions permet de confirmer ou exclure l’asthme.

Prise de sang

À ce jour, elle ne permet pas de diagnostiquer l’asthme de façon fiable. Des analyses complexes seraient nécessaires : piste intéressante pour l’avenir car moins invasive que l’endoscopie.

Pistes récentes de recherche

Variabilité de la fréquence cardiaque (HRV) — Nyerges-Bohák et al., 2024

Les chevaux avec asthme sévère présentent une HRV diminuée. Cela reflète un retentissement sur le système nerveux autonome (cœur, respiration, tension, digestion). Ils peuvent fatiguer plus vite et, parfois, avoir des troubles digestifs (pas systématiques). Un électrocardiogramme pourrait servir au suivi non invasif : HRV en baisse = asthme qui s’aggrave ; HRV stable/qui remonte = amélioration. Le stress influence cette mesure.

Récupération FR/FC après effort — Röschmann et al., 2025

Protocole en longe (cercle 6–8 m) : relever FC et FR au repos ; travailler 5 min pas5 min trot5 min galop (changement de sens à mi-parcours). Au galop, viser FC ≥ 100 bpm (capteur). Mesurer FC/FR toutes les 5 min jusqu’à 30 min post-effort.

Repère clinique : chez un cheval sain, FC et FR reviennent près des valeurs de repos en ≈ 15 min. Chez les chevaux asthmatiques, la récupération respiratoire est souvent plus longue, parfois jusqu’à 30 min. Utile pour décider d’une endoscopie + BAL.

Mesurer la fréquence respiratoire au repos

À faire au repos (pas juste après une excitation). Attachez le cheval et comptez avec un chronomètre. Un cycle = inspiration + expiration. Repère : 8–16 cycles/min (peut être un peu plus élevé si le cheval est stressé). Observez les naseaux ou la cage thoracique (vous pouvez poser la main). Surveillez au moins 1 fois/semaine. Le même comptage sert à suivre la récupération post-effort.

Ce qui se passe dans les poumons

Sur des biopsies, un poumon sain montre des alvéoles ouvertes (espaces d’air). Dans l’asthme, les alvéoles peuvent être fibrosées, avec moins d’espace pour l’air : les échanges gazeux sont réduits et l’oxygène disponible pour les organes et les muscles diminue. La biopsie est invasive ; l’endoscopie ne montre pas l’alvéolaire en détail.

Cas vécu

Une jument tousse rarement mais récupère mal. Après plusieurs consultations sans examens complémentaires, un autre vétérinaire réalise une endoscopie : asthme sévère avec nécrose alvéolaire. Détecter tôt aurait peut-être préservé les alvéoles. Il est important de demander les examens adaptés si les signes persistent.

Accompagner un cheval asthmatique

Limiter la poussière

  • Réduire l’exposition aux balais/souffleurs en écurie.
  • Éviter la paille/copeaux poussiéreux et les zones sablonneuses par vent.

Compléments

Options possibles : vitamine C, vitamine E, MSM et oméga-3 marins (DHA). Donnés 1 à 3 g/j pendant 2 mois, les oméga-3 ont été associés à :

  • Toux : −60 %
  • Fonction pulmonaire : +48 %
  • Neutrophiles (marqueurs immunitaires) 23 % → 9 %

Travail

  • Adapter l’échauffement et la récupération.
  • En hiver, l’air froid favorise l’inflammation.

L’asthme peut-il disparaître ?

En limitant les facteurs aggravants, l’asthme peut être contrôlé. Chez le cheval, il a tendance à persister. Une fois des lésions pulmonaires installées, elles restent présentes : la capacité pulmonaire demeure plus vulnérable.

Lien avec la dermite

Les chevaux asthmatiques présentent souvent un terrain allergique qui les rend plus sensibles à la dermite. Des vaccins anti-IL-5 sont en développement pour la dermite équine. Chez l’humain, les approches ciblant l’IL-5 réduisent la sévérité de l’asthme : cela ouvre des perspectives pour les chevaux concernés par les deux problématiques.

Références scientifiques

  • Christley RM, Hodgson DR, Rose RJ, Hodgson JL, Wood JL, Reid SW. Vet Rec. (2001) : toux chez les pur-sang, facteurs de risque et résultats endoscopiques/cytologiques.
  • Bosshard S, Gerber V. J Vet Intern Med. (2014) : toux et écoulements comme indicateurs précoces de risque de RAO.
  • Nyerges-Bohák Z. et al. (2024) : variabilité de la fréquence cardiaque (HRV) chez chevaux avec/sans asthme sévère.
  • Nógrádi N., Couetil L.L., Messick J., Stochelski M.A., Burgess J.R. (2014) : oméga-3 (DHA) + régime « low-dust » dans l’inflammation chronique des voies basses.
  • Youssef M.A., El-khodery S.A., Ibrahim H.M.M. (2013) : sélénium + vitamine C, statut en oligo-éléments et enzymes antioxydantes (affections des voies basses).
  • Barton A.K., Lendl L. (2024) : facteurs influençant le diagnostic et difficultés du subclinique (asthme équin).
  • Röschmann J., Naef J., Doras C., Gerber V. (2025) : récupération respiratoire retardée après effort submaximal chez des chevaux asthmatiques.
  • Jebbawi F. et al. (2025) : vaccination anti-IL-5 (dermite) — modulation IL-4/IL-5 et IgE spécifiques.

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